V&W : Projets de la kim

La KIM propose, coordonne ou accompagne différents types projets.

Plusieurs projets de recherche pluridisciplinaires sont portés par la KIM et mis en œuvre par différentes équipes de recherche :
– observatoire des productions
– observatoire des évènements climatiques extrêmes
– panel de vitis vinifera
– analyses hédoniques par des consommateurs
– site atelier sur l’effet de l’aridification sur les milieux méditerranéens

Des projets ont également été construits dans le domaine de la formation :
– MOOC Vine & Wine (mis en œuvre avant la création de la KIM)
– Ecole d’été vigne vin
– AAP bourses de Masters

Vous trouverez le détail de ces projets dans les deux onglets ci-dessous :

Projets de recherche

Création d’un observatoire de la compétitivité des productions

Le Languedoc-Roussillon est le premier bassin de production viticole français en terme de volume. Cette production est répartie sur un territoire très diversifié, entre plaines plutôt côtières, plateaux aux sols superficiels et arrière-pays montagneux. Dans ce contexte, une première phase de l’étude « observatoire de la compétitivité » confiée par l’IGP Oc à l’IHEV de l’Institut Agro | Montpellier SupAgro et conduite dans le cadre de MUSE, a consisté à définir différentes zones pédoclimatiques présentant une certaine homogénéité, afin d’identifier des territoires typiques de la région et de proposer une analyse agro-économique différenciée. Ces zones ont des potentiels de production de raisin variés, fonction de variables définies à l’échelle communale, telles la réserve utile des sols, les températures ou les précipitations. Le 29 novembre 2019, une réunion entre INTER OC et l’équipe projet (INRAE – UMR System & Innovation, IHEV – l’Institut Agro | Montpellier SupAgro) a permis de valider cette démarche, ainsi qu’une proposition de zonage qui décompose le Languedoc Roussillon en 6 unités pédoclimatiques distinctes.

Par ailleurs, Maxime Dumont, stagiaire au sein de l’UMR System (INRAE Montpellier) depuis Septembre 2019, a mené un travail de recherche sur les liens existant entre les rendements viticoles et les différents éléments climatiques du millésime en cours (année ‘n’) et du millésime précédent (année ‘n-1’). Pour cela, plusieurs bases de données ont été mobilisées, à savoir les revendications de récolte des producteurs en IGP Pays d’Oc, les enquêtes pratiques culturales et phytosanitaires d’Agreste, les données Météo France, et la carte de réserve utile des sols du Languedoc Roussillon. Il est parvenu à mettre en évidence des liens significatifs entre le climat à certain stades phénologiques clés du développement de la vigne et le rendement obtenu. Ces travaux affinent la compréhension de l’influence des facteurs abiotiques comme le climat et le sol sur l’élaboration du rendement de la vigne.

La deuxième phase de l’étude a débuté plus récemment. Il s’agit d’une série d’entretiens qualitatifs avec des viticulteurs et des caves coopératives présentant des profils variés, et répartis aux sein des 6 zones pédoclimatiques précédemment établies. Ces entretiens permettront de comprendre au mieux les réalités du terrain, les besoins et attentes des acteurs, et de saisir la diversité des pratiques agronomiques et des modèles économiques. Ils permettront de calibrer une seconde phase d’enquête de type quantitatif qui sera diffusée à plus grande échelle auprès des viticulteurs de la région. En parallèle, une enquête approfondie sur la compétitivité et la résilience des exploitations vitivinicoles permettra de modéliser l’évolution de cette compétitivité dans différents cas de figure. Ce travail sera effectué par Maddy Tintinger, qui commencera son stage de fin d’étude en avril au sein de l’UMR Innovation (INRAE Montpellier), encadrée par Nina Graveline

L’Observatoire des Impacts d’Evénements Climatiques Extrêmes sur la Vigne a pour objectif de mieux cerner les facteurs qui font varier les impacts du gel, de la grêle des inondations ou des vagues de chaleur, et de proposer les mesures préventives et/ou curatives. Il s’agit de recueillir et d’analyser des observations réalisées à différentes échelles lors d’évènements climatiques extrêmes, associées à des conditions spécifiques qui pourraient expliquer la variabilité des impacts.

Mission d’étude sur l’incidence du pic de chaleur de juin 2019 en partenariat avec la DDTM de l’Hérault et les Chambres d’Agriculture de l’Hérault et du Gard.
Fin juin 2019, les départements du Gard et de l’Hérault connaissent un épisode de chaleur exceptionnel avec des records de température maximale (43.5 °C à Montpellier-aéroport le 28 juin par exemple contre 37,7 °C pour l’ancien record du 4 août 2017!). Dès le 28 juin, les viticulteurs constatent des dégâts marqués mais hétérogènes sur tout le secteur où la température a dépassé 40 °C. Plus de 1500 exploitants du Gard et de l’Hérault déclarent être sinistrés à divers degrés.
A la suite de cet épisode, le Préfet de l’Hérault a saisi Montpellier SupAgro pour solliciter l’expertise scientifique du pôle de recherche vitivinicole de Montpellier afin de mieux appréhender ce phénomène et d’en tirer des enseignements pour le futur.

Plantation d’un panel de 279 cépages représentatifs de la diversité de Vitis vinifiera pour développer des projets intégrés du gène au verre

La sélection de cépages et la création de variétés moins consommateurs d’intrants, adaptés à des climats contraignants et répondant à la demande en vins de qualité par les consommateurs représente un enjeu majeur pour la filière viti-vinicole. Pour y répondre, la KIM Montpellier Vine & Wine Sciences soutient la mise en place d’un « panel des 279 », qui doit permettre l’acquisition des connaissances nécessaires sur la génétique de la vigne au regard de ces enjeux.

L’UMR AGAP a sélectionné dans le Centre de Ressources Biologiques de Vassal-Montpellier un panel de 279 cultivars qui représente la diversité génétique de Vitis vinifera (Nicolas et al., 2016). Cet échantillon d’étude, unique chez les plantes pérennes, peut être utilisé pour identifier les bases génétiques des caractères d’intérêt de la vigne par des démarches de génétique d’association (GWAS). A cette fin, il convient d’implanter cet échantillon d’étude dans des conditions viticoles représentatives de la région Occitanie avant déploiement à l’échelle mondiale. Une parcelle instrumentée permettra d’aborder les bases génétiques et éco-physiologiques de la tolérance aux stress hydrique, thermique et radiatif, de l’élaboration du rendement et de la qualité des baies. Des couplages avec la caractérisation des vins permettront également d’accéder à des déterminants génétiques de la formation de métabolites, de l’oxydabilité des moûts, des polyphénols, des arômes, etc.

Fédérateur pour les institutions montpelliéraines et support d’approches pluridisciplinaires (génétique, écophysiologie, agronomie, œnologie, math-info), cet outil place la KIM Montpellier Vine & Wine Sciences en position forte à l’international sur ces questions. Plusieurs équipes désirent analyser ce panel, nous mettant en position de coordonner le réseau international d’étude dans des conditions agro-climatiques contrastées, pour modéliser la réponse des variétés aux changements climatiques et élaborer des stratégies d’adaptations variétales. En région, le lieu d’implantation sera l’Unité expérimentale INRAE de Pech-Rouge dès 2020.

L’objectif du projet proposé vise à structurer l’offre de service d’un plateau d’analyses hédoniques par des consommateurs de vin et plus largement de boissons issues du raisin. Ce plateau, basé au domaine de Pech Rouge (Gruissan, 11), regroupe deux principaux outils : une salle Focus Group et un linéaire test des comportements d’achat. L’offre de service sera ouverte i) aux équipes de chercheurs des Sciences de gestion, et en particulier celles du groupe « Vin » de Montpellier, pour renforcer leurs approches méthodologiques expérimentales et développer des approches pluridisciplinaires ; ii) aux entreprises agro-alimentaires et de distribution pour accompagner et tester la création et le lancement de nouveaux produits ; iii) à l’enseignement supérieur, comme support pédagogique pour des projets d’étudiants, en lien entre recherche, organisations professionnelles et entreprises. Ce projet est construit en partenariat entre l’unité expérimentale de Pech Rouge, l’UMR MOISA et l’UMR SPO.

Le site atelier proposé en réponse à l’appel d’offre conjoint de la KIM Waters et la KIM Vine & Wine Sciences étudiera les effets de l’aridification sur les milieux méditerranéens à dominante viticole face au changement global (changement climatique et évolution des pratiques). Il rassemble de nombreuses unités montpelliéraines (LISAH, HSM, CEFE, ABSys, G-EAU, INNOVATION, ITAP, Geosciences Montpellier) et est porté par Fabrice Vinatier, Jean-Stéphane Bailly, Jérôme Demarty et Jean-Marc Limousin.

La zone géographique du projet agrège dans un premier périmètre, a minima, plusieurs observatoires dont OMERE et des observatoires de l’OSU OREME localisés sur les bassins versants à dominante viticole de l’Hérault et du Lez. Les atouts principaux du réseau sont : i) une grande diversité des agroécosystèmes rencontrés le long du continuum piémont-plaine, ii) la forte variabilité de pratiques des acteurs ayant un impact, direct ou indirect, sur la ressource en eau (agroécosystèmes drainés, pluviaux et irrigués) et iii) une variation du régime climatique et hydrologique amont-aval significative.
Le consortium souhaite mobiliser l’observation et la modélisation pour apporter des éléments de réponses
aux questions suivantes :
– quelles facettes de l’aridification (quels indicateurs: les moyennes ou les extrêmes) impactent les principaux agroécosystèmes rencontrés en région méditerranéenne ?
– quelles sont les mesures d’adaptation ou d’atténuation mises en place et sont-elles efficaces et durables (à court, moyen et long termes) ?
– comment les interactions entre écosystèmes et agrosystèmes peuvent être un levier bénéfique à l’atténuation des impacts de l’aridification?

Projets formation

Le développement de nouvelles ressources numériques est un objectif de la KIM Montpellier Vine & Wine Sciences. Il s’agit dans un premier temps de travailler à la consolidation du MOOC Vine & Wine, récemment livré par les équipes de l’Institut Agro | Montpellier SupAgro en partenariat avec Agrosup DijonBordeaux Sciences Agro, l’ENSAT, avec la contribution scientifique de l’INRAE, et grâce aux financements de Agropolis Fondation, l’Agence Nationale de la Recherche (PIA) et Agreenium. Il aura vocation à être une première brique d’un ensemble de ressources numériques qu’il s’agira de développer dans le cadre de la KIM.

Le MOOC Vine & Wine propose une introduction aux sciences de la vigne et du vin de 5 semaines et a été suivi par 10 000 apprenants lors de sa première édition en 2018. Organisé autour de quatre chapitres thématiques – la biologie de la vigne, la viticulture, l’œnologie et l’économie de la filière – il vise à introduire des bases scientifiques et techniques qui fondent les pratiques viticoles et œnologiques ainsi que le fonctionnement du marché des vins. Ce MOOC permet une découverte des différentes facettes du monde du vin par les étudiants avant de s’engager dans des formations plus longues. En cohérence avec le souhait d’une forte ouverture vers l’international, le MOOC Vine & Wine est accessible en anglais et en chinois mandarin.

Le MOOC a été enrichi avec de nouvelles ressources (documents de synthèse, exercices, voix off, quiz) qui ont été intégrées dans la deuxième édition du MOOC en novembre 2019. Cette édition a été suivie par presque 5000 personnes. Le doublage des voix de toutes les vidéos en français, en plus des sous-titres français déjà existants, rend le MOOC plus accessible et compréhensible pour le public francophone. Les participants ont été particulièrement actifs sur le forum, lors des lives ou encore via les réseaux sociaux. D’après un questionnaire proposé aux participants, leur perception du domaine de la vigne et du vin a très nettement évolué entre le début et la fin du MOOC. L’objectif est donc atteint pour la KIM, en attendant une nouvelle édition du MOOC d’ici deux ou trois ans.

La KIM Montpellier Vine & Wine Sciences organisera la première édition de son école d’été vigne et vin en 2021. Cette école d’été proposera une découverte de l’ensemble des domaines de recherche et enjeux de la filière vitivinicole. Destinée principalement aux doctorants, mais aussi post-doctorants et jeunes scientifiques de la KIM Vigne – Vin (en priorité), elle visera à favoriser l’interdisciplinarité, le décloisonnement et l’ouverture des participants à d’autres secteurs disciplinaires et domaines de compétences. L’école permettra aux participants d’enrichir leur réseau sur la thématique, et de développer des projets intégrés et transversaux.

L’école d’été Vigne et Vin a plusieurs objectifs. Tout d’abord, elle offrira aux participants des bases scientifiques dans tous les domaines de la vigne et du vin sur lesquels travaillent les équipes de recherche montpelliéraines. Cela contribuera au dialogue entre les disciplines. Par ailleurs, à l’issue de la formation, les participants seront capables d’appréhender les enjeux de la filière vitivinicole dans son ensemble.

Des modules pédagogiques seront mis en place afin de permettre aux participants d’appréhender les démarches scientifiques mises en œuvre dans l’ensemble des secteurs disciplinaires (sciences du végétal, génétique vigne, agronomie, œnologie, sciences économiques et de gestion) et d’accéder aux réflexions conduites sur le traitement des grands enjeux dans chaque champ disciplinaire. Au-delà de ce programme académique, l’école d’été intégrera des visites de laboratoires et de dispositifs expérimentaux (plateformes, halle technologique unité expérimentale Pech-Rouge) ainsi que des sites de production et caves.

La KIM a proposé aux équipes membres de la KIM un Appel à projets pour des bourses de Master en soutien à l’accueil de stagiaires.

Trois projets ont été retenus :
 Impact de la sécheresse sur la composition des raisins de nouvelles variétés tolérantes aux maladies fongiques
H. Ojeda (PR), L. Torregrosa (AGAP), A. Pellegrino (LEPSE), J. Prieto (Mendoza, INTA)
– Etude de l’électroactivité de la flore microbienne du vin
T. Nidelet (SPO), E. Le Quemener (LBE)
– VITINUM « l’usage d’outils numériques contribue-t-il à la réduction de produits phytosanitaires en viticulture ? »
H. Fernandez Mena et N. Smits (ABSYS), J. Girard (ODG Côtes de Provence), E. Schnebelin (UMR Innovation)

La prochaine étape sera une présentation du projet par chaque étudiant en juin 2021 : « mon stage de Master en 180 secondes ».